top of page

Les départementales : une élection sans valeur

                Cette période électorale se termine et nous, citoyens, allons être de nouveau mis à contribution pour la fin de l’année avec les élections régionales.  L’année 2015 est une année électorale forte pour les grands partis français. La machine médiatique s’emballe, elle annonce les marchandages électoralistes, les alliances politiques ou encore les retours politiques de premier plan.

 

LA VICTOIRE DE L’UMP ET DU FN ?

 

Que s’est-il passé fin mars ? Serait-ce la victoire dans les urnes du futur ex-ump ou alors la défaite d’un parti socialiste -qui n’en a plus que le nom-? Il s’agit ici du troisième échec électoral pour le PS depuis son arrivée au pouvoir en 2012. Le rejet de sa politique par la France est total.  L’échec du Front national à obtenir la présidence d’un département reste tout de même une bonne chose. Avoir des élus encore plus moralisateurs et centralisateurs que ceux présents actuellement serait une réelle gabegie. L’opposition idéologique doit être menée pour lutter contre l’implantation locale que réalise peu à peu Marine le Pen. Les leaders politiques actuels ne l’ont pas compris et ils continuent à pilonner  le FN en attisant la peur, en menant des attaques personnelles et en refusant le débat idéologique. Ce sont des erreurs grotesques réalisées par Nicolas Sarkozy tombé dans la goujaterie la plus crasse et Manuel Valls qui a fait du Front National un problème national oubliant son rôle de premier ministre, celui de relever le pays.
L’alliance UMP-UDI-Modem a pourtant réussi son pari, celui de prendre le contrôle de la plupart des départements aux mains du PS. 

 

LES ENSEIGNEMENTS DU SCRUTIN

 

De cette élection ressort plusieurs enseignements à nos yeux, le premier étant celui d’une élection totalement hors de propos qui marque un retrait de la démocratie dans notre région et dans le pays entier. En effet, nos gouvernants ont vanté la réduction des cantons sous prétexte de faire des économies alors même que le nombre d’élus augmente (52 à 54 conseillers départementaux), ce qui ne démontre pas réellement cette volonté de réduire le millefeuille administratif. Mais là où cette élection fait le plus de mal c’est dans la représentation citoyenne de nos cantons. Ces derniers ont été redécoupés  L’affaire la plus médiatique dans la région niçoise a été celle du canton de Tende qui fusionne avec le canton de Contes. Le nombre d'habitants d'un canton ne doit pas être supérieur ou inférieur à 20 % par rapport à la  démographie moyenne départementale. Ce qui provoque un redécoupage administratif sans même prendre en considération les souhaits des citoyens de Tende. Entre incompréhension et flou administratif, il y a un vrai risque que cette région soit encore plus délaissée au vu de sa situation géographique. 

Un autre problème est lié à ces élections, celui des compétences des nouveaux conseillers élus. La loi sur la nouvelle organisation territoriale n’a en fait pas encore fini son parcours législatif entre le Sénat et l’Assemblée et les compétences ne sont pas encore clairement établies. Alors qu’il s’agissait d’élections locales nous avons assisté durant un mois entier à des luttes d’appareils politiques, à des luttes personnelles et surtout à des luttes parisiennes.  La plupart des candidats locaux ne présentaient que des programmes remplis de bonne volonté et nos concitoyens ont, pour leur grande majorité, voté pour une étiquette plutôt que pour des idées et des actions concrètes à leur échelle départementale. Nous nous portons en porte à faux contre l’idéologie d’extrême droite mais il est à dénoncer le nombre d’élus frontistes (62) pour 22,23% des suffrages exprimés. La droite a obtenu 2.418 sièges, la gauche 1.592 et le FN 62, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Les élus "divers" ont obtenu 32 sièges et l'extrême droite, hors FN, 4 sièges. Pourtant, la gauche a obtenu en sa faveur 32% des suffrages exprimés. Si le FN est en parti fautif du peu d’élus du fait du manque d’alliance politique on peut se demander tout de même comment dans une démocratie il est possible d’assister à un tel décalage entre les votes et les élus. Et il est peut être bien là le plus grand mal de notre démocratie, une situation où nos votes définissent qui aura le privilège de dicter notre vie quotidienne. Il est temps de réfléchir à l’instauration d’une démocratie dans laquelle l’individu est acteur de son destin et non spectateur. Commençons par respecter le vote des citoyens.

bottom of page