

« La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser. » Victor Hugo
Désengagement de l'Etat dans les aéroports
Cette fin d’année 2014 marque la volonté de la part de l’état français de se séparer de ses aéroports. Cette privatisation doit permettre à la France de réduire sa dette par un désengagement progressif de l’Etat. La loi Macron du nom du ministre de l’économie du gouvernement Valls II prévoit de soutenir la croissance française et l’activité par des privatisations successives. C’est dans l’article 48 que la privatisation des aéroports français est évoquée. Trois grands aéroports français sont dès lors programmés, Toulouse, Nice et Lyon. Une fois la loi votée, c’est l'aéroport toulousain qui est le premier vendu pour la somme de 308 millions d'euros selon le ministre Macron. S’il se défend en parlant d’une « ouverture de capital » plutôt qu’une vente, la part de l’Etat se situera après la transaction à 10,01%. Alors quel sera l’avenir de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Qui dispose de suffisamment d’argent pour investir ? La réponse a été donnée le 4 décembre 2014 lorsque le ministère de l’économie annonça un accord avec un consortium chinois Symbiose qui détiendra désormais 49,9% de l’entité aéroportuaire. Les parts restantes sont partagées entre la chambre de commerce, les collectivités territoriales et les 10,01% de l’Etat.
Qu'en est-il de l’aéroport de Nice ? L’année 2015 devrait marquer le retrait massif de l’Etat dans notre aéroport niçois (détenteur de près de 60% des parts), première plate-forme régionale derrière les deux ogres parisiens. Les chiffres du désengagement à Toulouse ont permis aux experts de quantifier la somme possible nécessaire au rachat de l’aéroport de Nice : 800 millions d’euros. En dépit d’un contexte économique perturbé, le trafic de l’Aéroport Nice Côte d’Azur a progressé pour la troisième année consécutive en 2014 avec une hausse 3,3 % de l’activité. L’aéroport Nice Côte d’Azur situé dans un cadre magnifique permet aux voyageurs de voir l’une des plus belles vues au monde et participe à l’émerveillement du voyageur lors de son entrée sur notre territoire. L’aéroport est de fait l’un des atouts principaux pour cette région entre terre et montagne. La région dispose d’un fort capital touristique et d’un développement industriel 2.0 prometteur par le biais de l’OIN dans la plaine du Var. Ajoutons de plus que l’aéroport fait depuis plus de 100 ans parti du patrimoine niçois et l’impact économique est conséquent. En effet selon un rapport de la société aéroportuaire, 65 000 emplois sont générés par l’activité de l’aéroport dont 5000 emplois directs et un impact économique de près de 7 milliards d’euros.
L’ancrage local est réel et participe au dynamisme économique alors pourquoi un tel atout économique devrait-il être céder à un consortium étranger avec les risques qui s’y attèlent ? Mon opinion de citoyen de la métropole de Nice Côte d’Azur est qu’une entité économique aussi puissante, à la croissance haute et qui dégage un résultat brut d’exploitation aussi élevé (près de 90millions d’euros) devrait pouvoir bénéficier à la population. L’Etat veut se désengager ? Alors très bien profitons de cette opportunité pour soutenir l’idée d’un rachat de ses parts par la métropole. Certes l’engagement sera lourd sur le moment mais la bonne santé de l’aéroport doit permettre d’amortir cette somme. Il est important pour une collectivité d’avoir le maximum de leviers économiques pour définir les politiques futures. Notons que le président de la métropole, Christian Estrosi voit les choses de la même manière. Si les politiques nous habituent à des gesticulations vaines, la volonté de l’élu local semble forte. Pour faire barrage, à la loi Macron, le député des Alpes-Maritimes déposera trois amendements sur l'article 67 de la loi qui prévoit la vente au privé d'une part du capital de l'aéroport niçois. Christian Estrosi proposera notamment un droit de préemption pour les collectivités publiques ainsi qu'un référendum local auprès des Niçois. L’idée même d’un tel achat de la part de la collectivité doit en effet passer par l’acceptation citoyenne afin de redonner un vrai pouvoir de décision aux individus de la région niçoise, n’oublions pas que ce sont nos impôts qui in fine financeront cet investissement. Gageons que l’intérêt commun d’un tel projet guidera la décision de la population locale qui par la même donnera à sa descendance un héritage à forte valeur absolue. Profitons donc de cette occasion laissée par Christian Estrosi pour prendre nos décisions et faire un premier pas vers la transformation de l'élu politique comme exécuteur de la volonté populaire. Ce rachat est une chance pour le futur de notre région saisissons la !

